La photographie, « refuge des peintres manqués » selon Baudelaire, est le médium de prédilection de Jean-Christophe Denis. Et, il ne s’en cache pas, ce médium l’a attiré justement parce qu’il ne sait pas dessiner.
Et pourtant, au travers de ses séries photographiques, il se sert de la lumière comme d’un pinceau, elle qu’il dit pourtant combattre.
Depuis 25 ans, et à travers l’exploration de différentes techniques argentiques (du sténopé au Polaroïd), JC nous donne à voir les espaces qu’il traverse, toujours dans un instant qui se fige, sans retouches possibles.
Ses séries sont autant de cartographies qui nous offrent sa perception des composantes d’un monde qu’il redessine, de temporalités dont il se joue. Toujours, il converse avec le temps, celui qui passe et se fait lignes de lumières, celui de corps dont les fragments évoquent la statuaire antique, celui d’un détail qui nous rappelle à nos errances intérieures, de paysages en architectures.
Chaque série se déploie, se décline sans s’épuiser, se côtoyant sans se croiser, pour le plaisir de nos regards attrapés.
Emma Werler à propos de JC Denis